Je m'étais vêtue selon les préceptes de l'Islam et tenait à la main un grand foulard, prête à cacher cette blonde chevelure qu'un bon musulman ne saurait voir. Dès que j'eus mis les pieds dans la cour ombragée, je fus harponnée par une dame enfoulardée et entraînée dans la bibliothèque qu'elle s'empressa de fermer à clé. Me voilà otage et le bourrage de crâne commença en bon anglais, style comme c'est bien d'avoir trouvé la bonne porte, je vais tout vous apprendre. J'interrompis la dame et exigeai de sortir. Elle me dit que je ne pouvais entrer dans la mosquée sans l'assentiment du policier des mœurs,présent devant la porte de la mosquée, se tournant les pouces en compagnie de quelques barbus. Bien sûr ce fut un refus. J'en ai été quitte pour faire des photos du joli dôme et du minaret, à l'extérieur du complexe. Mon Roubik (resté dans la voiture) était scandalisé.
Mais l'histoire n'est pas finie. Roubik me dit (et je l'ai lu dans mon guide) que les Iraniens viennent en Arménie pour prier dans cette mosquée mais que ce n'est qu'un prétexte. Ici c'est la liberté, pas de voile et le cognac se vend dans tous les kiosques de rue.
A l'hôtel, ce matin, je partage l'ascenseur avec un élégant monsieur grisonnant, d'une exquise courtoisie ( je m'attendais presque au baisemain comme en Roumanie), qui engage la conversation avec une certaine insistance, en bon anglais. Il se présente : Iranien.
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